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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Pierre Kiwitt : "J'ai quitté mon boulot pour ma passion."

Comédien globe-trotter, Pierre Kiwitt parle cinq langues et navigue entre les genres. Si son métier le fait voyager, Pierre a pris le pari (réussi) de vivre de sa passion : jouer des personnages et raconter des histoires. Epanoui et heureux, il est en quête de nouveaux défis et ne s'impose aucune limite. Rencontre.


© Alan Ovaska

« Pierre, on vous retrouve ce soir dans Morts au sommet à 21h10 sur France 2. Quelle présentation feriez-vous de votre personnage Daniele Pietro ?

C’est un homme comme vous et moi qui cherche avant tout à survivre, loin de la ville. Il vit reclus avec les saisons et sa fille, qu’il aime. Et pour qui il fera tout. Il a un côté un peu plus sombre, ce qui lui donne une facette ambiguë, que j’aime beaucoup.


Quels partenaires de jeu ont été Laurent Gerra et Clémentine Poidatz ?

Merveilleux ! Laurent est de la région et m’a tout de suite montré les coins sympas, c’était très aimable et chaleureux de sa part. Il m’a fait voyager sur les pistes et c’était génial de pouvoir vivre ça avec lui. Clémentine est une personne avec beaucoup d’amour en elle, serviable, une vraie collègue avec qui je me suis entendu dès le premier moment. En cuisinant ensemble, on pouvait parler de tout. Super professionnelle, elle a été la plus courageuse en tournant à -27 degrés sur le plus beau site : le col de Mont Cenis. On est devenu amis.


© Jean-philippe BALTEL - LIZLAND - FTV

Morts au sommet a été tourné en Savoie. Quel terrain de jeu a été la Vallée de la Haute-Maurienne ?

Tout le village connaît Laurent (rires) donc forcément on devient potes avec tout le monde très vite. En tant que skieur, on tombe amoureux de cette région et de ces montagnes. On a eu la chance d’avoir beaucoup de neige. C’est vraiment une région formidable. Voir cette plaine enneigée et ce lac au col du Mont-Cenis à la frontière de l’Italie, c’était magnifique. On a tourné une scène de nuit avec Laurent, il s’est mis à neiger de gros flocons et ça a donné un moment assez intense, une magie et une ambiance pour le film. La montagne et la neige sont en quelque sorte devenues des personnages.


© Jean-philippe BALTEL - LIZLAND - FTV

Pierre, vous avez travaillé dans plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Espagne ou encore le Brésil. Que vous apporte le jeu dans différentes langues ?

Le fait de jouer dans plusieurs langues différentes est un jeu en soi (rires). Et que je vis depuis tout petit, on va dire. Mes parents étaient agents de voyages, et à chaque fois que nous allions dans un pays, j’essayais d’apprendre deux, trois phrases avec un dictionnaire ou un traducteur. Ça m’a servi à développer une oreille plus fine. Plus tard, quand j’ai commencé à jouer au Brésil, au Portugal, en France ou en Allemagne, ça m’a apporté une richesse personnelle, culturelle, d’expérimenter les différentes façons de vivre de mes personnages. Le jeu se définit par la culture qu’on essaye de représenter.


C’est très enrichissant pour le jeune Pierrot que vous aviez incarné dans une pièce de pantomime à vos débuts… Quels souvenirs avez-vous de ce point de départ ?

Vous avez cherché ça de loin ! (Rires) Effectivement, c’est le premier rôle que j’ai pu jouer, enfant. J’en garde un très bon souvenir. C’est rester dans mon cœur à vouloir raconter des histoires, à moi-même en vivre des différentes. Et puis j’ai pris une « mauvaise voie », mon père m’a dit d’apprendre un métier sérieux. J’ai alors passé des examens de haute finance et de mathématiques pour devenir trader. Mais le fil rouge du cinéma, de la comédie et du théâtre revenait tout le temps, jusqu’à ce que je décide de tout lâcher pour poursuivre dans cette voie-là.


© ALAN OVASKA

Un jour, alors que vous travaillez dans une banque, un agent d’acteurs vous approche pour vous dire de monter sur scène. Derrière le guichet, on pouvait imaginer votre fibre artistique ?

Je ne sais pas (rires). J’avais ce désir et avec quelques personnes, je faisais mon petit coming out sans jamais trop y croire en animant des soirées par exemple. Cette dame de 85 ans, à qui je comptais l’argent, m’avait demandé ce que je faisais là : « Un jeune homme beau et charismatique comme vous, vous devriez faire du théâtre. » A l’époque, je l'étais encore jeune et beau (rires). Je ne l’ai pas rappelé de suite, mais trois ans après, lui demandant si ça tenait toujours et si je pouvais rencontrer une personne pour m’aider dans ce domaine. Parce que personne de ma famille n’avait de lien avec ce métier. Elle m’a présenté à un professeur, un acteur qu’elle représentait, et ça a commencé comme ça. Le trading n’était plus là que pour financer mes études cinématographiques.


Qu’avez-vous appris ?

Il faut dire que j’ai beaucoup évolué ! (Rires) Ce professeur connaissait toutes les pièces de théâtre par cœur et tous les après-midis, il m’apprenait les textes de Goethe, Molière et Shakespeare. J’ai ensuite continué à suivre des cours un peu partout, aux US, en France, en Allemagne. Apprendre tous les jours est la beauté du métier.


Dans l’un de vos tout premiers courts-métrages, Le Mariage, vous êtes dans une salle de cinéma. Quel spectateur de films êtes-vous ?

Je suis un petit garçon qui a les yeux grands ouverts et qui aime se laisser émerveiller, se faire emmener dans des mondes et des émotions qu’il ne connaît pas, à en rire ou à en pleurer. Ce monde du cinéma et tous les grands artistes m’ont fait vivre des moments inoubliables, et c’est tout ce que j’espère pouvoir redonner de mon côté.


Quels sont vos prochains projets ?

J’ai joué dans le projet allemand Das Boot, quatrième saison de la série inspirée du film de Wolfgang Petersen, une grande série internationale sur la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, je tourne actuellement trois nouveaux épisodes pour la série Crimes à Zurich. Enfin, nous avons gagné un prix avec Cuba Libre, une série portugaise sur la vie de la fille rebelle du directeur de la police politique du dictateur Salazar et dans laquelle je joue un diplomate suisse. Beaucoup de rôles suisses dernièrement (rires), pourtant je suis bien français, je le jure ! (rires) Quand on me demande pourquoi je ne m’arrête pas de travailler, je réponds toujours pourquoi ? J’ai quitté mon boulot pour ma passion. Je fais ce que j’aime. Et j’ai toujours l’impression d’en être qu’au début.


Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?

J’aime beaucoup « Impossible n’est pas français ! » Je n’aime pas beaucoup les limites…


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