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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Mylène Madrias : "La dépression touche beaucoup de monde."

Artiste au parcours unique et audacieux, Mylène Madrias a pris la décision de quitter un groupe à succès pour faire le choix de l'authenticité. Une démarche qui témoigne de son profond désir de proposer un univers musical propre, jouant sur les paradoxes de textes qui dévoilent des angoisses, des réflexions personnelles et des mélodies entêtantes, décomplexées et libératrices. Ses mots et sa musique deviennent une fenêtre sur son intimité. Rencontre.


© Alex Lemouroux

« Mylène, ton nouveau single Rien ne vient est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes de streaming. Quelle présentation ferais-tu de ce titre ?

En premier lieu, c’est une chanson sur laquelle on s’amuse beaucoup. Les refrains arrivent un peu comme des happenings. Il y a une espèce d’ambiguïté entre ce que je raconte dans le texte et ce qui se passe dans la musique. Cette chanson est plutôt personnelle, elle parle d’une période de ma vie qui n’a pas été cool à vivre ; la dépression qui, malheureusement, touche beaucoup trop de monde et est presque devenue un sujet banal. Je voulais en faire un titre fun, car quand je vais bien - ce qui est plus souvent le cas - je suis quand même une personne lumineuse (rires).


La pochette est très colorée, on y retrouve des éléments qui te sont symboliques…

Je me présente pour la première fois toute seule, donc il me fallait faire entrer les gens dans ma personnalité, en dehors de l’image qu’on pouvait avoir de moi avec le groupe Trois Cafés gourmands. Cette pochette est une reconstitution quasi identique de mon intérieur et de l’endroit dans lequel j’ai écrit cette chanson, en regardant mon plafond blanc et en me disant : « Mais il n'y a rien qui vient, ça ne va pas. »


© Léa Bloino

Quand on est artiste, qu’est-ce qu’on fait quand l’inspiration n’est pas là ?

J’ai passé un bout de temps à me lever le matin, à m’asseoir sur mon canapé, à boire des jéroboams de café, à fumer beaucoup de cigarettes et à me dire : « Qu’est-ce que je fais ? Pourquoi je fais ce métier ? Est-ce que j’ai vraiment envie de ça ? » On remet un peu tout en question, en perspective. Les gens autour de moi étaient inquiets, donc j’ai fait ce qu’il fallait pour essayer de rebondir. D’abord, par me bouger sportivement parlant, puis d’aller voir une psy, ce qui m’a fait beaucoup de bien.


Quelles images te reviennent de ton aventure avec Trois Cafés gourmands ?

Ça a fait partie de ma vie, de la fin de mon adolescence (18/19 ans), jusqu’à il n’y a pas si longtemps, puisque ça fait moins d’un an que j’ai arrêté. J’ai beaucoup de très bons souvenirs. Il y a eu six ans où le public nous a connus, où tout est allé très vite. J’ai dit à mes proches que j’avais l’impression d’avoir été comme dans une bulle et de m’être vue à l’extérieur de mon corps, d’avoir été un peu spectatrice de tout ce qui s’est passé, sans vraiment pouvoir parler d’un souvenir concret. Même de notre Olympia, je n’ai quasiment aucun souvenir. C’est assez fou et très paradoxal. Professionnellement, j’ai su ce que j’aimais ou non, j’ai appris l’expérience de la scène et tant d’autres choses. Je sais d’où on est parti, et ce qui s’est passé est complètement fou.


À quel moment as-tu su que la musique ferait partie intégrante de ta vie ?

Quand on grandit dans un petit village de 300 habitants, on n’ose pas vraiment dire qu’on a envie d’être chanteuse ou d’être comédienne, par peur d’entendre : « Oui, mais quel métier voudrais-tu faire ? » D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours fait de la musique. D’ailleurs, j’ai passé un bac littéraire musique. J’ai eu des petits boulots alimentaires quand il le fallait, mais sinon, la musique a été mon seul métier. Ça fait plus de dix ans que j’en vis.



Comment s'est fait ton apprentissage de la musique ?

J’ai appris le chant assez rapidement. C’était assez difficile de trouver des profs en Corrèze ça met toujours un peu de temps à trouver un prof de chant qui te correspond. Je suis partie vers le Conservatoire et dès l’âge de la voix mature, j’ai pu travailler avec une formation solide. Si je suis plutôt instable dans ma pratique d’un instrument, je travaille régulièrement ma voix.


Quels sont tes prochains projets ?

Avant la sortie de l’EP à l’automne 2025, un clip va prochainement sortir. J’y tiens particulièrement, puisque c’est une introspection complète dans mon intérieur. Et puis la scène va arriver avant l’été !


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

« Qui ne sait jamais laissé enchaîner. Ne saura jamais ce qu’est la liberté » de Serge Gainsbourg. »

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