Elle sera sur la scène de la Comédie de Marseille ce soir et demain, puis sur les planches du café-théâtre de La Fontaine d'Argent à Aix-en-Provence les 3 et 4 février prochain. Si la présentation de son one Nickel annonce qu'il est "mieux de venir parce qu'à résumer c'est une tannée", Mélodie joue le jeu avec sincérité et passion. Rencontre avec Mélodie Fontaine, le super-pouvoir de rire !
« Mélodie, tu joues actuellement ton spectacle Nickel. De quoi ça parle ?
C’est une galerie de personnages. Je dis les choses comme j’ai pu les entendre, les percevoir. J’interprète une instagrameuse, un voyant, une fille qui s’occupe des vacances du cœur (un peu en dépression, elle s’occupe des enfants défavorisés), ma mère puis une nana qui vient du Nord avec ses deux enfants. L’autre partie du one est plus stand-up avec des anecdotes de loose sur ma vie. Le spectacle est assez brut et se termine sur mon accouchement qui a duré 46 heures.
D’un côté il y a ses personnages issus de ton observation personnelle et de l’autre, un côté introspectif. Lequel est le plus difficile à jouer ?
L’ensemble est complexe, mais je dirais que le plus difficile est de parler de soi. Dans mon premier spectacle On est pas des bêtes, je ne jouais que des personnages, et puis on m’a conseillé de raconter des moments de ma vie et en effet, ça fait plus écho aux gens. On peut se reconnaître dans mes galères et se sentir moins seul.
L'expérience de ton premier spectacle t'a aidé dans l'écriture de ce nouvel opus Nickel ?
Oui. Le premier spectacle était très dur, je l’ai joué pendant trois ans et au début, la salle était remplie de potes et de connaissances. Mais au bout d’un moment, ça s’amenuise. Jouer devant six personnes de temps en temps ça va, mais pendant deux ans ça fatigue. Tu ne peux plus te focaliser sur ce que tu joues… Ça a été un vrai moment de loose. Mon métier n’est pas dur, mais il reste compliqué de faire rire toute une salle du même rire. Pour moi, l’humour c’est de l’artisanat. Ça demande de l’endurance. Nickel est plus abouti et je me sens plus armée.
En attendant de voir ton spectacle, on peut découvrir tes petites vidéos sur ton compte Instagram. L’humour derrière un écran, ça se maîtrise comment ?
C’est tellement dur pour moi, j’ai l’impression d’avoir 75 ans ! C’est une autre montagne à gravir et aujourd’hui, ça devient quasiment essentiel pour un humoriste d’avoir une communauté sur les réseaux sociaux. En ce moment, je suis dans la réflexion de créer des vidéos plus régulièrement avec un concept dans lequel on retrouverait les personnages du spectacle donnant leur point de vue sur une question d’actu. J’y réfléchis !
D’où te vient ce goût pour l’humour ?
Mon premier souvenir d’humour remonte à très longtemps. Mon père était médecin, il avait des congrès à Paris et il m’emmenait avec ma mère au café de la Gare. De mes cinq ans, je voyais ces comédiens faire rire les gens sur scène et je trouvais ça incroyable ! En parallèle, j’ai toujours aimé les one que je regardais à la télé, j’ai des souvenirs de fou rire toute seule dans le salon devant Les petites annonces d’Elie Semoun et Franck Dubosc, ou encore les sketchs de Muriel Robin.
Et il y a eu l’envie d’en faire ton métier…
Dans ma vie de comédienne, je jouais dans beaucoup de pièces de théâtre d’humour. Tout allait bien et puis, avec les hauts et les bas du métier, ça a été plus compliqué. J’ai eu un gros bas où je n’ai pas bossé pendant un an. J’ai perdu mon statut d’intermittente et mon chéri m’a dit : « Tu as toujours voulu faire un spectacle, t’es fan de ça, alors avant d’arrêter totalement, écrit et joue-le une fois ou deux et tu n’auras rien à regretter. » C’est comme ça qu’est né mon premier spectacle. Je l’ai écrit en trois mois et joué sur scène pendant trois ans, et même s’il n’a pas beaucoup marché, il aura relancé ma carrière de comédienne.
Tu ressens quelle sensation sur les planches ?
Au début, c’était une panique sans nom, je pense même que je ne prenais aucun plaisir. Aujourd’hui, j’ai un trac monstrueux avant de monter sur scène. Ça se calme une fois que le public commence à rire, même si j’ai toujours peur de ne pas les voir se marrer. Le rire, c’est mon essence, mon moteur et quand le public est sur la même longueur d’onde, ça donne un moment incroyable.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
Tous les matins, je dis à ma fille quand je la dépose à l’école : « Un mot d’ordre, on délire ! »
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