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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Maïra Schmitt, mention cinéma !

Après avoir goûté au Cours Florent, Maïra n'a plus eu aucun doute, le métier de comédienne est sa vocation. Si elle rêve de tourner avec Barbara Streisand, Maïra Schmitt est multi-registres : de la comédie au drame, de la télévision au cinéma. Rencontre avec Maïra Schmitt, mention cinéma !

© Corinne V

« Le 4 novembre prochain sortira en salles le film Slalom de Charlène Favier. Un long-métrage irrigué de l’histoire personnelle de la réalisatrice. Quelle a été ta première réaction à la lecture du scénario ?

J’étais hyper fière d’avoir un tel scénario entre les mains. Je savais que Jérémie Rénier et Noée Abitta avaient les rôles principaux, donc en lisant je les imaginais très bien dans ce film. J’ai trouvé que Charlène et sa co-scénariste Marie Talon avaient vraiment une force dans l’écriture. Dès les premiers jets du scénario, tout était très bien écrit, les personnages existaient, l’histoire bien traitée, j’ai été très émue et fière d’avoir ce scénario.


En une phrase, de quoi ça parle ?

C’est l’histoire de Lys, une jeune fille de 15 ans, qui rentre dans une école de sport-étude en ski. Et elle va peu à peu tomber sous l’emprise de son entraîneur.


Selon toi, est-ce un film engagé et si oui, dans quel sens ?

Pour moi, c’est un film engagé sous plein d’angles. C’est un sujet d’actualité depuis toujours. Il y a beaucoup de femmes dans ce film, il y a une petite révolution féministe. Mais malgré tout, on a un film qui montre, qui dénonce mais qui n’accuse pas. Il laisse place à la parole, à la réflexion, au débat. C’est ce qui fait sa force, être un film engagé qui ne donne pas une situation à un public.



Quel rôle joue ton personnage de Justine dans l’histoire ?

J’ai adoré la jouer. Elle est un peu maladroite, très spontanée et rigolote. C’est un peu la petite fraîcheur qui apporte de la joie à sa manière. Justine est la meilleure amie de Lys, elles sont très proches mais elles ne se parlent quasiment jamais. Elles se découvrent, se cherchent, à un âge où il y a les premières expériences. On ne sait pas trop de quel côté va Justine, ni ce qu’elle a déjà vécu. Elle a sa petite part de mystère. Justine est une vision extérieure à tout ce qui est en train de passer.


Ce rôle était un beau défi. Avec Noée, on ne se connaissait pas au moment où on nous a annoncé qu’on serait toutes les deux dans le même appartement. C’était soit ça passe ou ça casse (rires). Et ça s’est très bien passé. J’ai adoré jouer ce personnage un peu fébrile et à la fois costaud.


As-tu des premiers retours de la part du public qui a pu voir le film en avant-première ?

La première avant-première que j’ai faite, j’étais toute seule. Et honnêtement, et ce n'est vraiment pas parce que je suis dedans (rires), je n'ai eu aucun mauvais retour. Que ce soit au niveau technique, de la mise en scène, de l’écriture, du jeu des acteurs, je n’ai pas entendu une seule mauvaise critique. C'est hyper touchant.


© Corinne V

Ce film n’est pas ta première expérience cinématographique puisque tu as tourné dans A cause des filles… ? de Pascal Thomas. Fais-tu un parallèle entre les tournages pour le cinéma et la télévision ? Est-ce que la rigueur est la même ?

Que ce soit pour la télé, le cinéma ou les web-séries qui arrivent en force, un film est un film. Parfois ce n’est pas les mêmes moyens mais ce n’est surtout pas les mêmes temps de tournage. Sur Slalom, on a tourné pendant un mois et demi entre différentes montagnes, mais j’ai aussi tourné avec Josée Dayan qui fait sa série Capitaine Marleau en 16 jours. Elle est hyper forte et maîtrise parfaitement son métier, c’est pour ça qu’elle est une grande cinéaste.


Au cinéma, sur une journée de tournage, on fait 3 minutes utiles par jour. Alors qu’en télé on va plutôt faire 7-8 minutes utiles au quotidien. La télé c’est beaucoup plus speed alors que le cinéma a ce petit côté de recherche où on prend son temps.


Le grand public te connaît pour être la fille de Léo Mattéï dans la série à succès de TF1 au côté de Jean-Luc Reichmann. Est-ce que ce tournage a été une de tes grandes formations en tant que comédienne ou bien tu as suivi des cours dans des écoles de théâtre ?

Dans Léo Matteï, j’ai plus été formée dans le côté technique. C’est une série dans laquelle je me suis installée, donc j’ai eu le temps de m’intéresser à tout ce qui est lumière, mouvements de caméra, mise en scène, etc. Tout ça on ne l’apprend pas à l’école. J’ai fait le Cours Florent à Paris avant de finir le cursus à Montpellier où je vis maintenant et où je suis au Conservatoire. Dans ces écoles-là, on apprend le côté jeu.


Vers quel âge as-tu sérieusement commencé à envisager de devenir comédienne ?

C’est une passion depuis toute petite. J’ai toujours eu un faible pour ça. J’en faisais voir de toutes les couleurs à mes camarades de classe (rires). C’est vers l’âge de treize ans, avec un stage de 3ème où il a fallu choisir mon orientation. J’ai dit à mes parents que je voulais être comédienne, mon père avait peur pour moi, par contre ma mère m’a motivée à le faire. À la fin de l’année de 3ème, j’ai fait un premier stage au Cours Florent, c’était un pur bonheur. Après la 2nd, j’entrais dans mon agence et puis début 1ère, je faisais mon premier film (rires).


Quels souvenirs gardes-tu de ce premier stage ?

À mon premier cours, j’ai joué un texte de La vie d’Adèle, autant te dire qu’en étant la plus petite dans cette classe-là je n’avais aucune idée de ce que je racontais. On ne faisait que des textes de films, il y en a que j’avais vue et d’autres que j’ai découvert. Quand je suis rentré au Cours Florent, on a fait pendant six mois du sans paroles, c’était ma partie préférée où on ne jouait qu’avec notre corps.


© Christophe Stramba Badialé

Sur Youtube, on te voit dans une vidéo lire Le Voyage de Charles Baudelaire. La littérature est un atout majeur pour faire ce métier selon toi ?

Je n’ai jamais vraiment lu. Les seules lectures qui m’ont vraiment passionné dès le plus jeune âge, ce sont des textes de théâtre. J’arrivais facilement à me faire des images de ce que je pouvais raconter. Pour moi, la littérature est devenue importante avec le temps, c’est grâce à ça que j’ai compris comment pouvait débuter un film quand on le lit sur le papier, il faut réussir à se projeter.


As-tu une œuvre classique que tu considères comme une madeleine de Proust ?

Le Voyage c’est un texte qui fait partie du recueil Les Fleurs du mal. C’est ma petite pépite. J’aime aussi Le Malade Imaginaire de Molière. Jouer un texte classique en y mettant du contemporain dans la manière de le jouer, j’adore ça. Et c’est ce que j’ai fait l’année dernière en jouant un texte de Shakespeare en mode Simone Signoret.


Tu utilises toutes tes cordes artistiques en prêtant ta voix pour le film d’animation L’extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damian. Que retiens-tu de cette belle expérience ?

La réalisatrice m’a laissé totalement libre. On était face à un écran blanc sans les images et les dessins qui n’étaient pas encore faits. Anca a un univers qui m’a totalement captivé. J’étais prise dedans. Devoir jouer une émotion en restant debout sans bouger, concentrée sur ma voix, j’ai dû aller chercher des émotions à l’intérieur de moi. Ce film m’a donné une leçon de jeu.



Quels sont tes futurs projets ?

Je tourne actuellement dans un film d’action. Je suis retourné à la montagne mais cette fois ce n’est pas le ski mais l’escalade et le canyoning. Il fait super froid, on a des journées pas mal chargées. C’est l’histoire d’un père qui part à la montagne avec sa fille, elle va tomber sur un meurtre entre un passeur et des migrants. Une course-poursuite va avoir lieu dans la montagne avec de belles scènes d’action, c’est un bon film de garçon (rires). J’adore jouer dedans, je n’aurais jamais pensé faire ça un jour.


Aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

« Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? »


Que peut-on te souhaiter pour le futur ?

De jouer dans un film avec Barbara Streisand (rires). »

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