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Léa Lando : "Réaliser, c'est raconter."

Elle n'a jamais cessé de croire en la puissance des films pour émouvoir et inspirer. Devenue conteuse d'histoires, ces premiers courts-métrages lui ont permis de développer son langage cinématographique et d'affirmer son talent. Parce que oui, raconter une histoire demande une certaine magie et que Léa la possède depuis toute petite. Rencontre.



« Léa, ton premier long-métrage Super Papa sort en salles demain. Comment est venue l’idée de départ ?

C'est une idée inspirée d'une histoire vraie. Mon père qui vit aux États-Unis depuis plus de trente ans a vu, un jour, sur un étal, Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Étonné de le voir aux US, il en achète un exemplaire et l'offre à son fils (mon petit frère) en lui disant que c'était un de ses livres préférés quand il avait son âge (autrement dit 7 ans). Et lorsque mon petit frère Elie ouvre le livre : rien ! Que des pages blanches. Mon père avait acheté sans faire attention un notebook. Il dit alors à mon petit frère déçu que c'est un livre magique. Et à chaque fois qu'il y écrira une question, le petit prince lui répondra. Et évidemment, c'est mon père qui répondait la nuit. J'ai trouvé cela tellement touchant que je m'en suis servi comme point de départ pour écrire mon film.


Quel pitch en ferais-tu ?

C'est l'histoire de Tom, un père maladroit, qui offre à son fils, pour ses 8 ans, Le Petit Prince de Saint-Exupéry. En réalité, il n'a pas eu les moyens d'acheter autre chose et a choisi ce cadeau à la va-vite. Lorsque Gaby ouvre le livre, il découvre uniquement des pages blanches. Pour ne pas perdre la face, Tom lui dit alors qu'il s'agit d'un livre magique capable de réaliser tous les rêves qu'il écrirait dedans, à condition d'en parler à personne. Sans le savoir, Tom vient de s'imposer une belle série de galères pour honorer sa parole et redonner le sourire à son fils.



Le jeune Ismaël Bangoura partage l’affiche avec Ahmed Sylla et Claudia Tagbo. Comment l’as-tu repéré et comment était-il sur le plateau de tournage ?

Après avoir vu près de 80 garçons pour le rôle de Gaby, seule une vingtaine avait été sélectionnée par ma directrice de casting July David. Je les ai rencontrés un à un. Je me souviens bien de cette journée. Je trouvais en chacun d'eux quelque chose d'attachant. Je me disais au fil des heures que le choix allait être difficile, puis le dernier est arrivé, c'était Ismaël ! Et bim ! Plus aucun doute. C'était évident, limpide ! C'était lui. J'ai eu un coup de cœur immédiat pour sa bouille, sa gentillesse, son intelligence et son talent. Sur le tournage, je n'ai cessé de me dire : « J'ai vraiment fait le bon choix ». Il est vif, il comprend tout très vite et c'est un bosseur. Il connaissait son texte par cœur et même celui des autres. Il est incroyable. Je suis sûre qu'il aura une belle carrière. D'autant que c'est son rêve !


Si l’on t’offrait un livre composé uniquement de pages blanches, qu’écrirais-tu dessus ?

« S'il te plait, livre magique, fais en sorte que mon film fasse des millions d'entrées et que les gens l'aiment autant que moi. » (Rires)



Avant Super Papa, tu as réalisé plusieurs courts-métrages (Smile, Minuit, Par la larmichette, Sex Dream et le plus récent Le Maillot 13). Quel exercice est pour toi la réalisation ?

Quand j'étais petite, je rêvais d'être actrice. J'ai commencé devant la caméra... Et un jour, j'ai eu la curiosité de m'intéresser à ce qu'il se passait derrière. Et je me suis rappelé pourquoi j'aimais autant le cinéma enfant : pour les émotions que cet art procure chez celles et ceux qui le regardent. Et j'ai compris, que c'est cela que je rêvais de faire : raconter des histoires et émouvoir les spectateurs. Quand j'ai réalisé mon premier court-métrage SMILE, je me suis sentie dans mon élément... J'ai compris que j'étais faite pour ça. Et ça s'est confirmé avec les autres courts. J'en ai fait un par an, parfois en écrivant trop vite (Rires). Mais tourner me manquait trop. Réaliser c'est raconter... C'est diriger et mettre en image. Je suis sensible à tout cela.


D’où te vient cette envie de raconter des histoires ?

De mon enfance, je crois. J'étais assez menteuse, petite ! (rires) Ce que je ne suis plus du tout. Aujourd'hui, je rougis si je mens. Mais petite, j'avais une imagination débordante. Et c'était incroyable l'attention que les autres avaient envers moi quand je racontais quelque chose. J'ai gardé ce cerveau de conteuse. J'aime raconter des histoires aux autres et les édulcorer pour les rendre plus incroyables à chaque fois. Tout en gardant quelque chose de profondément sincère.


Quelle place occupait le cinéma à la maison quand tu étais enfant, adolescente ?

Ma mère, à qui je dédie d'ailleurs mon film, nous emmenait, mon frère et moi, au grand REX lorsque nous étions petits. C'était un vrai spectacle: la féérie des eaux, puis les films. Parfois je pleurais, parfois je riais... ça changeait ma façon de voir les choses. Et souvent nous regardions tous les trois le film du dimanche soir. (celui de 20H30, pas celui d'M6 de deuxième partie de soirée ;). Le cinéma est très vite devenue ma première passion et ça l’est encore aujourd’hui. Dès que j’ai du temps devant moi, la première chose que je fais c’est de regarder un film : à la maison ou au cinéma.


As-tu le souvenir d’une première grande émotion cinématographique vécue dans une salle de cinéma ?

« Basic Instinct », car ma mère voulait le voir. Elle était fan de Michael Douglas. Mais c'était interdit au moins de 16 ans et je ne les avais pas encore. Donc elle m'a prêté des talons et elle m'a maquillée pour que je puisse aller avec elle. Je trouvais Sharon stone incroyablement belle. C'était violent mais l'histoire m'a totalement happée. J’avais l’impression de vivre quelque chose d’interdit avec l’aval de ma mère ;) c’était incroyable comme émotion ! Car en réalité il n’y avait rien de grave mais j’étais ado et c’est comme si on me laissait me coucher à 23h au lieu de 20 :) Puis Titanic... y'avait même encore des entractes à l'époque où la vendeuse de glaces et de pop corn passait avec son panier. Je vivais un rêve éveillé. J'étais dans le lieu que je préférais au monde. Dans un cinéma je me sentais à ma place. Je me sentais toujours bien, toujours emportée... Quand j'en sortais, je demandais déjà quand on y retournerait.


Pour partager ta passion, tu es à l’initiative et à la présentation du podcast RETOUR VERS LE DÉBUT dans lequel tu invites des comédiens, des producteurs, des réalisateurs et d’autres personnalités artistiques. Léa, qu’as-tu envie de savoir, à travers ses interviews, sur le parcours de tes invités ?

J'ai toujours été passionnée par le parcours des gens, surtout dans le milieu du cinéma qui, pour moi, était totalement inatteignable. Plein de questions me passait donc par la tête : comment ont-ils réussi ? Sont-ils des enfants de la balle ? Ont-ils fait LA rencontre qui a changé leur vie ? Ou, comme moi, ont-ils travaillé très dur pour atteindre leur rêve ? C'est aussi parfois un mélange de tout ça... Chacun a un parcours différent pour atteindre ses rêves et ça me passionne, et surtout, j’espère que ça aide à donner de l’espoir à tous ceux qui pensent que c’est impossible. Car c’est faux ! Il suffit d’y croire et de se donner les moyens.


Quelles images te reviennent de tes débuts en tant qu’artiste ?

J'ai en tête chaque première fois : pour mon premier direct en TV en 2004, j'avais 23 ans. Mon premier one-man-show en 2011 et le trac que j'ai eu d'avoir un trou de mémoire et de décevoir les gens... Bref, à chaque étape de mon parcours, je garde en tête tous mes premiers dans de nouveaux projets. Et alors, mon premier "Action !" pour Super Papa, je n'en parle même pas !



Quels sont tes prochains projets ?

Je prépare déjà mon prochain film. Je ferai sans doute une saison 2 de mon podcast Retour vers le début et je continue de gérer mes plateaux de Stand Up. J'ai aussi produit deux programmes courts et j'espère leur donner la visibilité qu'ils méritent à la rentrée. Je suis une acharnée de travail donc comme un long-métrage porte bien son nom et que c'est « long », en attendant, j’occupe mon temps !


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

C'est une phrase que disait toujours ma grand-mère : « Si tu travailles pour ton honneur, alors ton honneur travaillera pour toi. » Pas besoin de chichi ou de coups bas pour y arriver… Fais les choses avec le cœur et avec sincérité et il n’y aura aucune raison que ça ne marche pas. »

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