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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Julien Mameli, jeune talent de l'hypnose !

Bienveillant, drôle et moderne, Julien Mameli dépoussière le milieu de l'hypnose avec son spectacle au Quai du Rire tous les dimanches à 16h. Formé par un des grands maîtres de l'hypnose, Franck Syx, le public de Julien est captivé par un show troublant et surprenant. Rencontre avec Julien Mameli, jeune talent de l'hypnose !


© Frédéric Moïs

« On peut découvrir tes talents d'hypnotiseur sur la scène du Quai du Rire à Marseille tous les dimanches à 16h. Comment donnerais-tu envies au public de participer à une aventure aussi mystérieuse et impressionnante ?

Les gens qui viennent me voir ont une appréhension. Ils pensent que je vais hypnotiser toute la salle, il faut savoir que j’effectue un test de réceptivité pour sélectionner les plus réceptifs. S'ils ne veulent pas être hypnotisés et monter sur scène, ils n'ont pas à faire le test. Ils peuvent juste regarder les personnes hypnotisées sur la scène. Souvent, ils pensent que dans un état d'hypnose on perd complètement le contrôle, qu'on entre dans un monde parallèle alors que pas du tout.


L'hypnose est un état décalé de conscience, on est conscient de ce que l'on fait, de l’environnement extérieur, mais d'une certaine façon ma voix prend le dessus sur les choix de la personne. Si je demande à quelqu'un de faire une action qu'il ne souhaite pas faire, qui va à l'encontre de ses valeurs, il se bloque ou se réveille.


Depuis combien de temps joues-tu ce spectacle ?

Ça fait trois ans que la scène est mon métier. Avant, je faisais des petits spectacles pour des anniversaires, des soirées privées. Vivre d'un métier peu connu et qui peut effrayer, c'est une chance. Quand je me suis lancé dans l'hypnose de spectacle, je ne savais pas forcément comment ça allait marcher. Les gens sont demandeurs de ce genre d’animation.


Réserve ta place pour le spectacle de Julien Mameli au Quai du Rire !

As-tu une appréhension concernant la venue des spectateurs dans les salles de spectacle, de théâtre après la période de confinement ?

Pour ma première au Quai du Rire, c'était complet. On a reçu 36 personnes alors que l'on peut en accueillir 90 sans les normes covid. Beaucoup de personnes âgées autour de moi me disent que tant que le virus sera là, ils ne reviendront pas dans les salles. J'espère vraiment que cette crise va s'arrêter parce que faire des salles à trente personnes, en tant qu'artiste, ce n'est pas forcément plaisant. Je suis arrivé sur scène avec le masque, il y a du gel hydroalcoolique de partout, c'est un climat anxiogène.


Spectacle mis en scène par l'humoriste Marco Paolo. Quelle aide apporte-t-il à ton show ?

Marco Paolo est une personne que j'admire vraiment. D'une part, on a les mêmes valeurs, il a ce côté très humain avec son association qui s'appelle « Kadominot » pour les enfants malades. À côté de ça, c'est un très grand bosseur. Il ne s'arrête jamais de travailler, il écrit des pièces de théâtre, des spectacles. Il a apporté à mon spectacle toute la partie humour. Dans l'hypnose, il y a ce côté un peu mystique, mystérieux. Je trouvais que ça manquait de peps, de nouveautés. Il m'a vraiment accompagné sur l'improvisation, le jeu avec le public.


On a travaillé pendant plus d'un an ensemble. Il a plus de dix ans de scène, il a travaillé avec Gad Elmaleh, Éric Antoine, Anne Roumanoff, il a beaucoup de vécu dans ce milieu-là. Et puis il est toujours présent pour moi, dès la première représentation il m'a envoyé un message pour savoir comment ça s'était passé. Je le considère un peu comme mon papa dans le milieu artistique. Il a toujours les bons mots pour me faire prendre la bonne décision.


© Frédéric Moïs

En France, Messmer est le plus populaire des hypnotiseurs... À quel moment as-tu eu envie de faire ce métier ?

Avant Messmer, il y avait Franck Syx, un hypnotiseur français qui faisait tous les plateaux de télévision. C'était il y a dix, quinze ans. Je l’ai vu une première fois dans « C'est mon choix » et je pensais que c'était truqué. Je devais avoir quatorze ans à cette époque-là. J'ai essayé de le contacter en allant sur Internet, à l'époque il n'y avait pas autant de réseaux sociaux, j'ai trouvé son numéro dans un annuaire en ligne. Je l'ai appelé, on s'est rencontrés et liés d'amitié et il m'a formé. C'est mon mentor dans le milieu de l'hypnose.


Est-ce un art accessible ou bien c'est un don que tu ne te connaissais pas ?

Pour moi, tout le monde peut faire de l'hypnose. Il y a des techniques que l'on peut tous apprendre mais il faut avoir un certain timbre de voix. Et pour savoir si ta voix correspond aux techniques d'hypnose, il faut que tu testes. Avec de l'entraînement et de la régularité, tu vas peut-être arriver à obtenir des effets hypnotiques. Le poids des mots est très important.


© MJ Photography

J'imagine que tu adaptes ton discours en fonction de la personne que tu as en face de toi…

Exact ! Si la personne est dans le même système de croyances que moi, mon vocabulaire va lui parler. Si elle ne l'est pas, il va falloir que j’utilise un vocabulaire adapté à son système de croyances. Par exemple, si je dis à un enfant « les muscles de ton visage se détendent » ou « ton bras est lourd », il ne va pas forcément le ressentir de la même façon qu'un adulte.


Est-ce qu'avoir une bonne imagination permet d'être plus facilement hypnotisé ?

Il faut avoir cette faculté de concentration, ce qui va faire que tu seras plus ou moins réceptif. Si tu es dans un environnement avec du bruit autour de toi, ça va être difficile de t'hypnotiser si tu n'es pas concentré. Les enfants sont très agités donc difficiles à canaliser. En fonction des personnes, il faut adapter les techniques, le discours etc.


Où souhaites-tu faire voyager ce spectacle ?

Je l'ai joué plusieurs fois en Belgique, l'hypnose marche très bien chez le public belge, ils en sont très friands. Je suis aussi allé en Suisse, pour faire une représentation et un peu partout en France sauf à Paris. Mon objectif est d'y aller, c'est la ville où tu peux très vite accélérer. Les deux scènes ouvertes les plus connues à Paris sont le Paname Art Café et le Jamel Comedy Club. Je fais de plus en plus de comédie club dans le sud, mais c'est vrai que sur les scènes ouvertes parisiennes il n'y a pas beaucoup d’hypnose. C'est le seul endroit que j'ai pour m'exprimer car il n'existe pas de scène ouverte spécialisée pour les magiciens ou hypnotiseurs.



Tu arrives même à hypnotiser à distance…

Ça paraît assez impressionnant mais toutes les personnes que j'ai hypnotisées à distance, je les avais déjà hypnotisées en physique. Une fois qu'elles ont été hypnotisées en réel, c'est très facile de les hypnotiser en visioconférence ou par téléphone. Une fois que leur cerveau a enregistré ma voix, dès qu'ils vont la ré-entendre, le cerveau va se remettre dans une configuration particulière.


La vidéo que tu as publiée sur Youtube peut aussi s'adresser à des personnes qui ne t'ont jamais rencontré ?

Cette vidéo est un test de réceptivité. Il peut arriver - mais c'est plutôt rare - que l'on puisse hypnotiser des personnes à distance sans les avoir jamais rencontrés.


Tu maîtrises l'hypnose de spectacle et l'hypnose thérapeutique. Quelles sont les différences entre les deux ?

L'hypnose de spectacle est classique. On fait des suggestions directes en donnant des ordres à la personne. L'hypnose classique et de spectacle convient à une partie de la population. Milton Erickson qui est à l'origine de la méthode Ericksonienne a dit que tout le monde était réceptif à l'hypnose mais il faut employer des suggestions indirectes. Dans un spectacle, on utilise la méthode classique, sinon ce serait bien trop long...


© MJ Photography

Tu as d'ailleurs ton propre cabinet d'hypnose thérapeutique à Port-de-Bouc.

Au départ j'en faisais beaucoup, et comme j'ai aussi eu pas mal de spectacles, j'ai réduit les jours de consultation et je reçois maintenant les gens trois fois par semaine. C'est une autre facette, avec l'hypnose thérapeutique tu peux faire arrêter aux gens de fumer, leur faire perdre du poids ou traiter un événement traumatisant.


Tu travailles vraiment sur l'état émotionnel. J'ai reçu une dame dans mon cabinet, accompagnée de son mari, elle ne pouvait plus parler. Quand elle essayait de s’exprimer, c’était incompréhensible. Son mari m'a expliqué que depuis quelques jours elle avait perdu l'usage de la parole et qu'elle avait été voir des neurologues avec plusieurs examens sur le cerveau qui ne lui ont rien trouvé. Avec l’hypnose, elle a pu retrouver la parole deux, trois jours après. Le pouvoir du cerveau est incroyable.


C'est intéressant d'avoir ces deux facettes : le divertissement avec un spectacle bienveillant et amusant et l'aide que tu apportes dans la vie d'une personne.

Il faut trouver le bon équilibre entre les deux. Je me mets à la place des gens qui montent sur scène, je ne vais pas les ridiculiser, je serais toujours bienveillant avec eux. C'est aussi ce qui fait le lien avec l’hypnose thérapeutique où tu dois être dans l'accompagnement et la bienveillance. La bienveillance est mon fil conducteur.


© Frédéric Moïs

Parfois, à la télévision ou dans certains spectacles, on voit que la personne n'est pas pris en considération. J’ai vu des expériences qui peuvent provoquer des traumatismes. Sur Internet, j'ai vu la vidéo d'un hypnotiseur qui dit à un homme qu'au chiffre de trois il changerait de sexe, imagine l'état émotionnel du gars… Il faut faire très attention.


Aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

"Il faut sortir de sa zone de confort". À partir du moment où tu es dans un cocon quotidien et que tu ne sens aucune évolution, il faut en sortir.


Que peut-on te souhaiter pour le futur ?

Que ça marche au Quai du Rire, que les gens soient contents et que j'aille ensuite jouer sur Paris. »

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