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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Julien Carpentier : "Les acteurs, je veux les faire s'aimer."

Premier festival français de séries adaptées d’œuvres littéraires, Marseille Series Stories s'est implanté du 21 au 24 novembre dernier au cinéma Pathé La Joliette, avec la même ambition de donner le goût du livre, tout en mettant en lumière les histoires, les auteurs et le travail d'adaptation. Rencontre avec Julien Carpentier, réalisateur de la série Dear You.


© Jean-Philippe Home-Sanfaute

« Julien, tu es le réalisateur de la série Dear You, présentée au festival Marseille Series Stories et prochainement sur Amazon Prime. Qu’est-ce qui t’a motivé à réaliser cette adaptation du roman éponyme d’Emily Blaine ?

J’avais envie de m’essayer à un exercice différent après avoir écrit et réalisé le film La vie de ma mère, une histoire assez personnelle, intime. Dear You est une comédie romantique avec tous les codes que ça implique et valorise. Je trouvais intéressant d’assumer tous ces aspects. Cela m’a permis d’explorer tout un tas de situations, de scènes, et puis de m’amuser.

Comment travailles-tu avec les comédiens ?

Cette série suit principalement les aventures d’Alma (Carla Poquin) mais elle s’avère être beaucoup plus chorale qu’on ne l’imagine. On a la possibilité d’aller chercher l’univers de plusieurs personnages avec un esprit de troupe, de camaraderie. Je les ai pas mal réunis pour pouvoir créer une forme d’osmose. Je veux les faire s’aimer. Ensuite, je définis avec chacun les contours de leur personnage, on trace les traits ensemble. Je dirais donc que c’est d’abord le collectif, puis l’individualité au service du collectif. On dirait un coach de foot (rires), mais je vois le travail de mise en scène comme ça. Pour moi, il y a peu de métaphores aussi efficaces que celle du sport quand il s’agit de parler d’un tournage.


Quel spectateur de séries es-tu ?

C’est particulier. Au départ, on n’avait pas forcément un choix large, donc on tapait souvent juste dans la série qu’on regardait. Maintenant, il y a tellement de propositions qu’on peut vite en arrêter une, car on sait qu’il y en a d’autres derrière qui tapent à la porte. Mon désir vis-à-vis de la série s’est progressivement effrité avec l’immensité de ces propositions, justement. Je regarde beaucoup plus de films. Si j’ai du temps, c’est plus au cinéma que je vais aller. Mais certaines séries me sont chères, je continue d’en regarder, mais j'ai moins de boulimies qu’au lancement de Netflix ou d'Amazon.


Quels sont tes prochains projets ?

Je pourrais te parler de ce que je souhaite. On se parle à un moment où la série n’est pas finalisée, donc c’est encore ma priorité. Ensuite, j’ai commencé l’écriture de mon prochain film. Dans mon monde idéal, j’aimerais avoir la possibilité d’alterner les plaisirs entre le long-métrage et la série. Écrire et réaliser un film, c’est beaucoup d’acharnement et de temps que tu passes, ça peut te prendre trois, quatre ans, et tu perds ce qui t’anime : réaliser.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

Je dirais : « Le monde est à toi » de Scarface. »

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