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Emma Boulanouar : "Adolescente, je m'interdisait de faire ce métier."

Photo du rédacteur: Samuel MassiliaSamuel Massilia

De Bruxelles à Paris, du théâtre aux plateaux de tournage, Emma a forgé son jeu avec instinct et détermination. Elle ne cherche pas seulement à incarner des rôles, mais à porter des histoires, à faire entendre des voix. Avec Nismet, un personnage vif, bouleversant, qui porte en lui l’écho des violences et des silences brisés, Emma incarne à merveille le cri, la quête d’émancipation de cette jeune adulte. Un rôle puissant, une partition délicate qu’elle a composée avec justesse, en puisant dans la réalité brute d’une histoire vécue. Rencontre.



« Emma, on te retrouve le 27 février prochain dans la série Nismet sur Arte. Pour commencer, quelle présentation ferais-tu de Nismet, ton personnage ?

C’est une jeune fille vivant dans un environnement familial difficile, dans lequel elle est victime d’abus, de violence. Elle va vouloir s'émanciper et faire sa propre vie.


Quel a été ton travail pour l’incarner ?

J’ai travaillé en amont avec une coach toutes les scènes à enjeu émotionnel fort, c’est-à-dire tout le scénario (rires). J’ai été bouleversé en le lisant et j’ai eu beaucoup d’empathie pour ce personnage. Rencontrer la vraie Nismet m’a particulièrement touchée. La voir sur le tournage et émue sur certaines scènes était enrichissant pour moi. Quand j’avais terminé la lecture du scénario, je sentais la responsabilité de défendre son histoire, d’être crédible. Nismet a une réelle évolution, elle passe par plusieurs âges. Quand on tournait un épisode où elle était ado, il me fallait moduler mon vocabulaire, mon jeu, mon paraître. Parfois, Philippe Faucon, le réalisateur, pouvait me dire que je parlais trop comme une adulte.


© P.Leroux 
© P.Leroux 

Quelles questions as-tu pu poser à Nismet Hrehorchuk ?

Je ne lui en ai pas posé beaucoup. Le scénario - dont elle est co-auteur - était tellement dense que je n’avais pas de zones d’ombres à éclaircir avec elle. D’avoir eu ensemble des échanges sur le tournage ou lorsque l’on jouait face à face étaient des moments riches et importants.


Quel partenaire de jeu a été Théo Costa-Marini ?

J’ai eu la chance d’être entourée d’une super équipe technique et de comédiens géniaux. Théo est un acteur immense, rien qu’au casting, j'avais été hyper impressionnée. Pour la scène d’agression, je me demandais comment on allait la faire. Théo m’a mis à l’aise, on en a beaucoup parlé en amont et puis il connaissait parfaitement les limites, ce qui m'a donné une liberté immense durant la scène. J’étais complètement sécurisée, comme sur l’ensemble du tournage.


Une partie de la série a été tournée au Maroc...

Oui. C’était la première fois que je tournais à l’étranger. Dans son histoire, Nismet retourne dans ce pays qui lui a été plus ou moins décrit, sans l’avoir jamais connu ni baigné dans cette culture.



Le grand public a pu te découvrir à la télévision dans Ici tout commence, La maison d’en face et Comme des Reines. D’où te vient ce désir d’être comédienne ?

Ça remonte à l’enfance. Adolescente, je me l'interdisait. J’ai toujours été très cinéphile et j’ai toujours adoré être sur scène, faire du théâtre. Je regardais pas mal de films qui n’étaient pas adaptés à mon âge. Par exemple, en primaire, je ne regardais pas de dessins animés. J’ai le souvenir d’avoir vu en boucle Intouchables quand j’avais dix ans. Il m’a marqué. J’ai beaucoup fantasmé ce métier que je découvre maintenant, au fil des expériences et je suis heureuse d’en être là, d’avoir sauté le pas, de faire des projets différents. En commençant sur les plateaux de tournage, je me suis rendu compte que le collectif m’intéressait beaucoup, d’être une des pièces d’une œuvre collective. Sur un plateau, tout le monde est présent par passion, est engagé à fond dans ce qu’il fait. Je trouve ça très beau.


Quelle formation as-tu suivie pour apprendre le métier d'acteur ?

J’ai grandi à Bruxelles et à l’âge de 18 ans, j’ai décidé de partir à Paris pour faire ce métier. Pendant un an, j’ai suivi une école de cinéma où j’ai appris toute l’histoire du cinéma, à écrire un scénario. C’était une courte formation mais complète. Puis j’ai eu envie d’arrêter de me cacher et j’ai fait un an d’école de théâtre. C’est hyper stimulant.


Quels sont tes prochains projets ?

Normalement, je dois tourner dans un premier long-métrage cette année, l’histoire est géniale et je suis très contente de la défendre. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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