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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Dounia Coesens, instinct d'actrice !

L'adrénaline du jeu, le danger de jouer face à un public ou encore la cadence élevée des tournages de « Plus belle la vie » forment un cocktail qu'apprécie Dounia Coesens dans son métier. Avec une éducation autour de l'art, c'est très jeune qu'elle dévoile son talent de comédienne, aussi brillante à la télévision que sur les planches de théâtre. Rencontre avec Dounia Coesens, instinct d'actrice !


© Natacha Lamblin

« Récemment, sur tes réseaux sociaux, tu as partagé le court-métrage « Les Âmes Sœurs » de la réalisatrice Marion Filloque. Comment as-tu pris part à ce projet ?

C'est un ami qui m'a parlé de Marion, une réalisatrice qui voulait réaliser un premier court-métrage en racontant son histoire à elle, celle d'avoir une petite sœur atteinte de schizophrénie. Elle m'a envoyé un scénario qui n'était pas dialogué, juste résumé. Je lui ai proposé que le scénario reste comme il est pour que trois jours avant le tournage on se retrouve avec les comédiens pour discuter du sujet et que l'on soit en impro. Il y a des scènes délicates et je trouvais ça intéressant qu'on connaisse le sujet sur le bout des doigts.


Je joue le rôle de la grande sœur qui se bat afin d’éviter que sa petite sœur n’aille pas directement à l’asile et ne prenne de traitement fort. Marion voulait vraiment que chaque scène transmette un maximum d'émotions. Je suis très fier de ce court-métrage, j'ai fait confiance à Marion et elle a fait un travail formidable. C'est un court-métrage qui est parti dans le monde entier, on a reçu des prix en Italie, à New-York.



Dès l'âge de 10 ans, tu étudies la musique et prends des cours de piano avant d'intégrer le Conservatoire d'Aix-en-Provence. En parallèle, tu suis également une formation en art dramatique. Comment est née cette fibre artistique chez toi ?

Par mes parents. Mon père est comédien et on a eu une éducation autour de l’art. Mon frère est danseur, ma sœur est musicienne et maintenant elle travaille dans la production d’ « Un si grand soleil ». Notre père nous a toujours dit que l'art était la seule manière de transmettre des émotions aux gens, et de les faire sortir de leur quotidien. Il voulait que ses enfants soient artistes.


Très tôt, je prenais des cours de théâtre à la MJC d'Aix-en-Provence et c'est mon père qui donnait les cours, en parallèle j’étais au conservatoire de musique. Quand j'ai commencé à jouer régulièrement dans « Plus belle la vie », j’ai dû faire un choix car cela me prenait beaucoup de temps, j’ai vraiment trouvé une liberté dans le jeu d’acteur que je ne retrouvai pas dans l’éducation assez strict au sein de mon conservatoire de musique, j’ai donc poursuivi dans cette voie-là.


« Plus belle la vie », série à succès qui te révèle au grand public dans laquelle tu incarnais Johanna Marci. Quand on a quinze ans, quelles sont les appréhensions que l'on a avant de tourner dans une série au rythme de tournage élevé ?

Quand je suis arrivé, il n'y avait pas autant de comédiens qu’aujourd’hui. J'étais face à des acteurs confirmés, Cécilia Hornus qui jouait ma mère sortait du Conservatoire. J'étais une petite sudiste qui avait pris des cours dans une MJC donc j'avais beaucoup d'appréhensions. J'avais envie de bien faire, les comédiens sur place m'ont beaucoup appris. Quand tu arrives dans une telle machine à quinze ans, tu flippes un peu (rires).


© Natacha Lamblin

Un tournage qui forme tout autant que les cours de théâtre...

Dans « Plus belle la vie », on a le droit qu'à deux, trois prises. Ce n'est pas tourné chronologiquement, on peut passer de l'épisode 1000 à l'épisode 1020 dans la scène d'après (rires). C'est extrêmement formateur pour la mémoire, pour pouvoir lancer une émotion instantanément.


Il y a trois ans, tu vivais ta première expérience dans le septième art avec le film « Vive la crise » de Jean-François Davi.

Quand on a beaucoup travaillé pour la télé, c'est moins évident de faire du cinéma. Pour l'instant, je n'ai pas eu d’autres propositions mais je ne m'en plains pas. Ce que je veux, c'est jouer. Je ne suis pas une grande carriériste qui recherche absolument à jouer dans un film. Je suis heureuse dans ma vie, j'aime les plateaux et avant tout les personnages que j'incarne.


Tu es une habituée des planches de théâtre : « Accalmies passagères », « Si on recommençait » ou encore « Des souris et des hommes ». La sensation de danger face à un public différent chaque soir, c'est ce qui te fait aimer le théâtre ?

Le théâtre me porte énormément. Il y a un réel travail en amont qui est fait avec les acteurs, ce qui n'est pas toujours le cas pour un téléfilm. On répète des semaines avant, on construit notre personnage avec le metteur en scène. Même si chaque soir on joue le même texte, on ne le joue jamais de la même façon. Se jeter dans le vide, tout oublier, c'est ce que je préfère. On n'a pas le droit à l'erreur, on ne peut pas couper pour refaire. Pendant une heure et demie, tu es totalement plongé dans la peau de ton personnage.


© Natacha Lamblin

On parlait de musique, est-ce que tu peux avoir tendance à t’écouter un album ou un titre en particulier pour entrer dans la peau d'un personnage ?

Pas forcément. Si j'ai un coup de fatigue, et vu que la scène demande du rythme, je peux m'écouter un bon son de rock (rires). Sinon, je travaille plus souvent avec mes carnets de personnages, où je les décris à fond. Je ne travaille pas mes personnages que sur l'histoire, je leur invente un passé, un avenir.


Je vois que tu fais beaucoup de sport, tu as ça dans l'ADN ?

Pas depuis toujours (rires). J'ai été piqué en faisant des raids sportifs, je fais le raid La Saharienne, tous les ans depuis 4 ans. Le sport m'enlève tout le stress, les tensions, ça m’apporte une énergie de dingue. C'est un très bon exutoire.


Quels sont tes prochains projets ?

Je reprends le 22 juillet le tournage de « L’art du crime » avec Nicolas Gob. J’ai très envie de jouer, de retrouver les plateaux de tournage.


Que peut-on te souhaiter pour le futur ?

Des tournages, des voyages et de refaire une pièce de théâtre car ça fait deux ans que je ne suis pas remonté sur les planches (rires). »

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