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Caroline Proust : "Au théâtre, on a le temps d'explorer."

Passionnée depuis toujours par les arts du spectacle, Caroline Proust a la fibre artistique. De ses débuts au Conservatoire de Montpellier à l'interprétation d'un rôle sur la durée, Caroline ne cesse de se réinventer et de donner du relief, de la singularité à chaque personnage qu'elle incarne. Rencontre.


©Nicolas Velter

« Caroline, vous êtes à l’affiche du téléfilm Virage sur France 3 ce soir à 21h10. Quelle présentation feriez-vous de Louise Heck, votre personnage ?

C’est une flic comme on en voit depuis quelque temps. Elle est très investie dans son travail, jusqu’au jour où elle va commettre une erreur, plutôt grossière, liée à l’annonce du départ de son mari et de son fils qu’elle n’a pas du tout vu venir. Louise est aussi beaucoup mobilisée autour de la question du couple. Elle a tellement été dépassée par son travail qu’elle n’a pas vu dans quel état était son mari, un infirmier qui a subi le covid avec perte et fracas. C’est un couple très abîmé, leurs métiers les empêchent de se retrouver.


Quelles images vous reviennent du tournage ?

On a beaucoup tourné à Wimereux, à Wissant. J'ai découvert une région absolument sublime. À chaque fois, je suis enchantée. Je me dis qu'on est quand même dans un pays extraordinaire, avec des paysages extrêmement variés. Sur le plateau, Thomas Jouannet était une super surprise. On interprète un couple ensemble depuis vingt ans et après s'être rencontrés en lecture pendant deux heures, notre relation a été tout de suite très fluide.


La télévision vous ramène à quels souvenirs de spectatrices ?

Je ne regarde plus beaucoup la télévision aujourd’hui, même si j’ai des abonnements pour les films et les séries. Le dernier rendez-vous qui m’a vraiment happé, c’est la série d’Argent et de Sang sur Canal +, que j’ai trouvée absolument réussie. Mais dans l'ensemble, on est pour moi encore dans quelque chose d’ancien, presque archaïque. Les histoires sont à peu près toujours les mêmes. Aujourd’hui, des artistes ont plus souvent tendance à s’exprimer sur les plateformes plutôt que sur les chaînes de télévision. Je le regrette intensément, j’espère que ça va bouger. Après, dans l’enfance, je regardais beaucoup de western, tourné en Technicolor, sur une petite télé en noir et blanc. C’est ce que je pouvais voir du fin fond des Cévennes.


© Nicolas Velter

Quelles images gardez-vous de vos débuts au théâtre ?

Je faisais ça pour être avec ma meilleure amie, puis j’ai eu une révélation. La scène, c’est le laboratoire le plus intéressant pour un acteur. On peut farfouiller dans tous les sens, faire beaucoup d’erreurs et recommencer, ce qu’on ne peut pas faire, en général, sur un tournage où il faut aller vite. Surtout pour la télé. Au théâtre, on a encore le temps d’explorer. J’adore, c’est très agréable.


Avez-vous le souvenir d’une représentation marquante ?

Oui. De la première ou de la dernière du spectacle Mood Pieces de Tennessee Williams, mis en scène par Stuart Seide, quand j’étais au Conservatoire de Paris. C’était une pièce d’humeur au cours de laquelle mon personnage - une pute qui allait mourir - pleurait énormément. On m’avait accroché sur un lit avec une selle de vélo, cachée sous ma robe, pour que le spectateur soit au-dessus du lit. La personne qui s’occupait de la lumière, Gérald, a sorti une bouteille, un excellent sauterne, un château Suduiraut et a organisé une dégustation dans une pièce au frais. Je peux vous dire que le sauterne avec du roquefort, il n’y a rien de plus grandiose (rires). J’ai eu une ivresse merveilleuse !


Quels sont vos prochains projets ?

Je suis actuellement en répétition espacée pour deux pièces inédites en France de Lars Norén : C’est si simple l’amour et Lost and found. On montera sur scène en mars 2025. Enfin, j’ai un petit rôle dans une mini-série pour M6. J’ai adoré le projet tenu par Clémentine Célarié, une ancienne greffière atteinte d’Alzheimer et qui va exécuter des gens pour faire justice. Je joue la maman de la flic chargée de l’enquête sur les cadavres.


Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?

« Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront » de René Char. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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