35 ans de télé, cinéphile, amoureux et défenseur des animaux, Bernard Montiel vit chaque jour intensément. Si le paysage médiatique a évolué, Bernard Montiel a toujours su se renouveler. Habitué des salles obscures, il entretient chaque week-end la flamme culturelle avec ses invités du monde de l'art dans son émission « Une heure avec... » sur les ondes de RFM. Rencontre avec Bernard Montiel, une vie à l'écran !
« Chaque samedi et dimanche, on vous retrouve une heure avec une personnalité médiatique ou artistique sur RFM.
La radio a été un de mes premiers métiers, bien avant la télévision. J’adore la radio, il n’y a pas le souci de l’image, quoique maintenant on filme à RFM pour ensuite passer sur Youtube. J’ai toujours ce plaisir de recevoir des invités du monde des arts, que ce soit le cinéma, le théâtre, la chanson ou même les écrivains.
J’ai toujours aimé parler des autres, c’est-à-dire essayer de partager ma passion avec les auditeurs. C’est un grand plaisir à chaque fois de les avoir en tête à tête. Et puis ça me change de la télévision. Actuellement je suis chroniqueur chez Cyril Hanouna et ayant toujours été animateur pendant des années, c’est aussi une autre expérience et un autre métier.
Ce n’est pas la première fois que vous échangez avec une personnalité sur son art. Vous étiez à la présentation de l’émission Avant-première cinéma sur FR3 Aquitaine.
C’était ma première émission de télé. J’étais très mauvais et terrorisé par les caméras. On n’est pas vraiment formé à ça, en tout cas à l’époque. Avant, j’étais huissier de justice et je dirigeais un cinéma à Bordeaux. On m’a très vite mis devant une caméra alors que je n’avais strictement aucune expérience, mais j’en garde de bons souvenirs.
À cette époque-là, les téléspectateurs étaient friands des émissions de cinéma ?
Quand j’ai animé cette émission, elle était nouvelle puisque je l’avais créée, je proposais à la fois des bandes-annonces et je recevais des équipes de films. J’ai reçu des artistes merveilleux comme Mickey Rourke, Claude Brasseur, Sophie Marceau. Les gens allaient peut-être beaucoup plus au cinéma que maintenant, il n’y avait pas encore les réseaux sociaux, c’était une époque où la télévision était extrêmement importante, premier vecteur de communication.
Tout au long de ma carrière, 35 ans de télévision quand même, j’ai toujours proposé des émissions de rendez-vous cinéma. À l’époque, il y a eu Denisot et son émission sur Canal, c’était très confidentiel. Aujourd’hui ça ne marche pas, il n’y a rien à faire. Je me souviens toujours d’Etienne Mougeotte, patron de TF1 à l’époque, me dire que ça ne marchait pas en audience. Pourtant, il y a une obligation pour France Télévisions d’aider le cinéma puisque c’est dans leur cahier des charges de promouvoir les films.
À quand remonte votre premier souvenir de spectateur dans les salles obscures ?
La première fois que j’ai pleuré au cinéma, c'était pour La Belle et le Clochard et Bambi. Quand on est gosse, on regarde des Disney. Je suis issue d’une famille assez modeste, on n’avait pas beaucoup d’argent et à l’époque c’était 5 francs, juste une pièce, que mes parents me donnaient pour aller au cinéma, à côté de la maison, à Bègles, près de Bordeaux. J’ai aussi le souvenir de James Bond, les gadgets, le côté playboy, une sorte de vie que j’aurais souhaité.
J’adore entrer dans une salle de cinéma, c’est une émotion particulière. J'aime être tranquillement installé et vivre deux heures d’émotions intenses. On peut me parler, je n'entends rien tellement je suis dans le film. Et il ne faut pas bouffer des conneries (pop-corn) à côté de moi (rires).
Jeanne Moreau à l’ouverture d’un festival de Cannes disait « Le cinéma c’est la vie ».
Je regarde à peu près, cinq, six films par semaine. C’est mon plus grand bonheur. À l’époque, mes plus beaux cadeaux étaient des films. J’ai une pièce entière de DVD et de cassettes au Pyla sur Mer et dans mon salon à Paris. Le cinéma est mon loisir principal.
Vous avez endossé le costume de comédien à quelques reprises. C’est aussi une autre approche vers votre passion pour le septième art...
J’ai fait environ dix films, ce qui est pas mal. J’ai tourné deux fois avec Claude Lelouch et ça m’a fait plaisir de donner la réplique à Gérard Jugnot, Michèle Laroque et Franck Dubosc dans Camping. Ce ne sont que des participations mais je me suis beaucoup amusé et intéressé de voir l’envers du décor. J’ai aussi fait Sous le Soleil pendant des années, Section de recherches pendant 4 ans où j’étais procureur, d’ailleurs c’est toujours diffuser sur TFX. Et j’ai également fait Aïcha de Yamina Benguigui pour France 2, une série beaucoup plus engagée.
La réalisation d’un long-métrage peut être un projet à l’avenir ?
Sincèrement pas du tout. J’ai assisté plusieurs amis metteur en scène, ça demande trop de boulot, d’engagement, de vrai sacrifice que je ne peux pas faire parce que j’ai beaucoup d’activités professionnelles. Les gens pensent que l’on arrive à la télé à 19h, qu’on passe à 19h20 en direct, qu’on sourit et voilà. Non, il y a du boulot derrière, des grandes préparations, on essaie de maîtriser nos sujets. La réalisation est un travail difficile.
Comment voyez-vous le cinéma Français ? Souvent critiqué à tort et à travers…
C’est un cinéma très riche et qui nous est envié dans le monde entier. On connaît très bien les blockbusters américains avec les superstars, les grands effets spéciaux, qui me divertissent et que j’aime aussi. Mais je préfère l’intelligence du cinéma français qui a toujours été reconnu. Ce sont les Français qui ont inventé le cinéma. Le cinéma français s’est toujours maintenu dans la qualité, dans le cinéma d’auteur, dans les messages et la force. Nous avons des talents extraordinaires en France. Je suis très bluffé par le talent de certaines actrices comme Karin Viard qui est sans doute la meilleure actrice du moment.
Quel constat feriez-vous entre la télévision dans les années 80 et la télévision aujourd’hui ?
La télévision a bien évidemment beaucoup évolué. À l’époque, elle était beaucoup plus festive, plus insouciante. Actuellement on est dans une période grave donc la télévision change, forcément. Quand j’ai démarré, c’était de la fête. J’ai présenté un tas d’émissions de variétés : Surprise sur prise, Crises de rire que j’ai notamment co animé avec Yves Lecoq, Elie Kakou, Pierre Palmade. Beaucoup d’argent en jeu grâce aux partenaires qui se greffaient aux émissions, nos cachets étaient élevés. Tout ça a évolué pour devenir marketing avec de grosses affaires financières, et ça fait perdre un peu de son âme. Mais je dois reconnaître qu’il faut toujours s’adapter, ce que j’ai toujours su faire depuis 35 ans.
Cyril Hanouna entretient les festivités avec aussi un côté sérieux…
Ce mec a du talent, personne n’est à la télévision par hasard. Quand je vois qu’il arrive à déconner à 200% et tout de suite après attaquer un sujet un peu plus sérieux, c’est une transition qu’il sait faire. Les gens ont surtout besoin de s’amuser mais aussi d’être informés. Quand on regarde TPMP, on s’assied et on rigole. Pour ma part je reste authentique comme la plupart des personnages. Cyril dit que je fais des UV alors que j’en ai jamais fait de ma vie, Jean-Michel Maire c’est le playboy, Isa c’est la mamie qu’on adore, Kelly c’est la belle blonde, on s’amuse avec ces personnages.
On sait que vous êtes un grand défenseur de la cause animale. Parlez-moi de votre engagement notamment avec la chaîne Animaux TV.
C’est un engagement très important pour moi. Je suis complètement amoureux des animaux, particulièrement des chiens puisque c’est avec eux et les chats que nous partageons nos vies. Ça fait huit ans que je fais cette émission qui s’appelle Animaux Stars sur la chaîne Animaux TV, les gens sont toujours surpris qu’il existe une chaîne sur les animaux. Je reçois des personnalités qui me racontent leur passion des animaux et c’est toujours extrêmement intéressant parce que ça révèle beaucoup de leur personnalité et la façon dont ils ont été éduqués. Ce mois-ci je reçois Yann-Arthus Bertrand, un grand monsieur de la sauvegarde de la nature et de l’environnement.
Le mois prochain mon invitée sera la romancière Irène Frain (émission déjà enregistrée) où elle a eu beaucoup d’émotions quand elle parlait de son animal. J’ai toujours eu des labradors et actuellement je n’ai pas de chien et j’en suis très malheureux même si je pense beaucoup à en prendre un très vite. Il faut défendre la cause animale qui est un être sensible, enfin reconnu par l’Assemblée. Avant, on pouvait tuer son animal sans aucun risque. Maintenant c’est heureusement fini, il y a une protection animale importante.
Auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?
Carpe Diem (Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain). Un poème d'Horace cité dans Le Cercle des Poètes Disparus. Il faut vivre chaque jour comme si c’était le dernier. C’est très important pour moi de vivre intensément le moment présent.
Que peut-on se souhaiter pour le futur ?
Je souhaite à tout le monde de retrouver le bonheur, de pouvoir s’embrasser, se serrer dans les bras, de pouvoir à nouveau vivre normalement. Je crois qu’il y a un bon espoir avec le vaccin, il ne faut pas en avoir peur. J’espère aussi que l’on va tous passer de bonnes fêtes de fin d’année et que ce covid ne sera qu’un vieux souvenir. Et embrasser notre ami René Malleville qui nous manque beaucoup. C’est un homme authentique, sympathique, ouvert, rigolo, que je suis heureux de connaître. »
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