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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Allan Marcelli : "Je m'inventais des personnages."

Il s'est fait connaître avec des pranks fabriqués avec la Mission Locale d'Aix-en-Provence et en garde de beaux souvenirs, « j’ai arrêté ma fonction d’assistant de production à la ML. J’ai eu des rencontres incroyables et je ne pouvais pas partir sans leur écrire une belle lettre, leur dire au revoir d’une belle manière. » Allan Marcelli a un début de parcours singulier qu'il enrichit à base de créativité et spontanéité. S'il a l'ambition de réaliser un jour son propre film d'horreur, Allan s'inspire du parcours de ses idoles, dont Jean-Paul Belmondo occupe une place chère dans sa bibliothèque, aux côtés des récits de vie d'Antoine Duléry ou Saïd Taghmaoui. Rencontre.


© Sacré Sicé

« Allan, on t’a récemment retrouvé dans la série Narvalo sur Canal +. Quelle présentation en ferais-tu ?

C’est une anthologie. L’histoire et les personnages changent à chaque épisode. Le réalisateur Matthieu Longatte a dû comprendre que j’étais un peu galérien pour me prendre dans l’épisode 2 de la saison 2, le seul tourné à Marseille puisque les autres ont lieu en banlieue parisienne. Toutes les histoires sont vraies, elles sont arrivées aux potes du réalisateur.


Comment s’est présenté ce projet ?

En postulant au casting, il cherchait une personne ressemblant au rappeur Rémy. Et depuis toujours on me dit que je lui ressemble ainsi qu’à Sadek. Jouer dans Narvalo m’a permis de rencontrer des personnes magnifiques comme Naïs Graziani, directrice de casting et réalisatrice, devenue une amie.


Tu as arrêté l’école à 18 ans pour te consacrer à ta passion : le cinéma. D’où te vient ce désir d’être comédien ?

J’ai toujours été marqué par le cinéma et la culture américaine. Ma grand-mère m’a montré tous les films de Spielberg et Tarantino quand j’étais petit, et même Shining à huit ans, un traumatisme (rire). Je me déguisais et j’aimais déjà interpréter des personnages. Ça m’a poursuivi. Je ne voulais plus aller au lycée, le système ne me correspondait pas. Chaque jour, au lycée, j’inventais de nouvelles story à chacun de mes retards. J’étais le mec avec dix de moyenne. Un jour, pour rater un contrôle de SVT où j’aurais eu zéro, j’ai simulé un malaise en plein cours. La prof ne voulait pas que j’aille à l’infirmerie, mais quand elle m’a vu tomber par terre, l’infirmière est venue, elle m’a mis du sucre dans la bouche et comme mes potes, j'étais mort de rire dans ma tête. Une autre fois, un singe s’était échappé d’un cirque dans ma ville et je me suis servi de cette histoire pour dire qu’un singe m’avait attaqué, et c’est passé (rire).


© Sacré Sicé

Quels souvenirs gardes-tu de tes premiers castings ?

J’étais tellement stressé ! Je ne prenais pas l’exercice comme je le prends aujourd’hui. Mon premier casting, c’était pour un court-métrage de l’association Ciné Passion à Velaux. Et il m’avait oublié ! Je suis passé en dernier, j’ai joué mon texte que je connaissais par cœur et j’ai été pris. Je n’avais pas les codes de l’industrie, je ne connaissais personne.


Ta maman est ton premier soutien. Quel regard porte-t-elle sur ton travail ?

Elle m’a dit cette phrase que tous les parents disent : « Si t’as ton bac, tu fais ce que tu veux. » J’ai la chance de vivre avec mes grands-parents et ma mère, ils comprennent ce que je fais. C’est important pour ma mère de me voir aimer ce métier. Pour elle, c’est ma destinée. Son soutien me donne envie d’y croire plus.


Qu’as-tu appris avec l’expérience des tournages ?

Que sans technicien on n’existe pas. J’ai toujours du respect pour les équipes. J'ai ensuite appris que sur un tournage, le réalisateur est un roi. A mes débuts, on m’a transmis des conseils comme de faire attention à son comportement sur un plateau. Et c’est vrai. Je suis là pour servir le texte et donner quelque chose d’intéressant au réalisateur. C’est ma philosophie. Et puis ce que j’aime aussi sur un tournage, c’est qu’il y a toujours des galères, et les galères c’est ma vie.


En octobre 2022, le court-métrage Jamal Tosmal dans lequel tu partages l’affiche avec Nassim Bouguezzi a reçu le prix Rai Cinema Channel au festival Alice Nella Citta. Quels souvenirs as-tu ramenés de Rome ?

J’étais trop content ! Je ne pensais pas recevoir un prix aussi tôt. On a été invité avec la réalisatrice Martina Pastori à défendre le film à Rome. Et encore une fois, c’était une galère pour y aller (rire). Ça a été une grande aventure humaine. Notre film a été projeté en dernier et a reçu de belles critiques. Il va être prochainement diffusé dans un festival à York, au nord de l’Angleterre. C'est l'histoire de deux jeunes, très italiens sur les bords, qui trouvent un objet cachant énormément de mystère et de secret qu’on découvre à la fin du court-métrage. Pour moi, c’est un drama-comédie, très drôle à faire avec des personnages attachants. Ce projet, comme les autres, je n’ai pas eu envie de le montrer à ma mère sur la télé du salon, j’ai préféré qu’elle découvre l’expérience de la salle de cinéma, un moment unique avec les rires, les étonnements et les réactions du public.



Quel spectateur de film es-tu ?

Je suis un relou (rire). Si le film ne me plaît pas, je le fais savoir. Souvent, ce sont des films d’horreur américains où on attend très longtemps le premier jump scare. Sinon, Creed III est le dernier film qui m’a estomaqué, la scène finale du combat est énorme ! Je suis un mec passionné. Je vais tout le temps au cinéma. J’adore y aller seul, mais c’est toujours mieux accompagner.


Quels sont tes prochains projets ?

J’ai tourné dans le court-métrage Thermobrelle réalisé par Stella Morotti, en compétition actuellement pour le Hello Planet Festival, je compte sur tes lecteurs pour voter ! Le résultat est magnifique.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

Dans Banlieusards 2 de Kery James, il y a cette citation que j'adore : « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. »

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